Réservation d’excursions à Rome sans prépaiement
+39 389 59 75 184 info@rusrim.com
La commande convoitée de son propre mausolée splendide par Jules II s’est transformée en une tragédie totale pour Michel-Ange, grâce aux interruptions continues et aux modifications sans fin auxquelles la conception originale a été soumise. Michel-Ange s’est lancé dans le projet avec beaucoup d’enthousiasme, en suivant le premier plan. Celui-ci prévoyait un mausolée de trois étages décoré de quarante statues en marbre et de reliefs en bronze ; le Moïse devait former un pendant à la statue de saint Paul, tous deux symboles du mystère de la révélation de Dieu. Après avoir consacré un temps considérable à la réalisation de nombreux dessins et études, ainsi qu’au choix des marbres de Carrare, le sculpteur est contraint d’abandonner le projet et de se concentrer d’abord sur l’œuvre de Saint-Pierre, que Jules II semble privilégier, et, après cela, au plafond de la chapelle Sixtine. A la mort du Pape en 1513, Michel-Ange revint au projet, bien qu’il eût été très réduit et modifié ; le mausolée n’était plus isolé mais accroché aux murs et il avait moins de statues. L’artiste s’engagea à terminer ce deuxième projet en sept ans, mais, en fait, trente ans s’écouleront avant que le produit final de la tombe de San Pietro in Vincoli ne soit achevé, les travaux n’ayant repris qu’en 1532 après une longue interruption. Entre 1513 et 1515 Michel-Ange a travaillé sur les statues des deux premiers Prisonniers (aujourd’hui au Louvre), qui auraient dû servir de télamons pour soutenir l’architrave à côté des deux figures des Victoires, et celle de Moïse. Ce dernier représente sans aucun doute l’un des sommets de l’art de Michel-Ange en termes d’expressivité. La qualité rugueuse et nerveuse des surfaces de marbre reflète la force intérieure, ainsi que l’appréhension, du prophète de la loi hébraïque, symbole de la condition humaine. Des notes de culture antique – du torse du Belvédère aux figures d’anciennes divinités fluviales – se mêlent aux échos de la sculpture du XVe siècle, en particulier celle de Donatello. Le personnage est assis, le visage contracté de concentration et tourné vers la gauche ; le pied droit repose sur le sol, tandis que la jambe gauche est levée avec seulement la pointe du pied reposant sur la base. La figure biblique a un air majestueux et solennel malgré le sentiment omniprésent de dynamisme et d’énergie retenue.